MA CHRONIQUE DE HOME J'ESPERE QUE CA VOUS PLAIRA, CA FAIT LONGTEMPS QUE JE N'AVAIS PAS FAIT DE DISSERTATION, JE RECLAME DONC VOTRE INDULGENCE
C'est parti !
Il aura fallu effectuer un retour à la nature, bravant intempéries, territoire enneigé, verglas et subir les assauts continus du froid pour nous perdre avec délice dans les méandres sinieux au silence illimité de la vallée du Lot, territoire sauvage encore vierge d'urbanisation et de pollution et à l'écosystème quasiment preservé afin de pouvoir jeter une première oreille attentive et concentrée sur le nouvel album tant attendu (par moi du moins des gathering.
Produit par Attie Bauw qui avait déjà collaboré avec le groupe sur le très expérimental "How To Measure A Planet", HOME ne ressemble à aucuns autre opus des hollandais. A leur habitude, le groupe modifie, altère, re-structure intégralement sa façon de composer et de penser sa musique mais il serait plus adapté de dire qu'ils repensent LA musique... On aurait pu craindre à un essouflement du quintet mais je rassure les amateurs du groupe, ce n'est pas encore le cas ! On vient même à se demander si leur créativité souffrira un jour d'un manque d'originalité, ou connaître quelques bornes , mais heureusement, ce jour n'est pas encore arrivé.
Est-ce l'arrivée de la nouvelle bassiste -marjolein- la douleur de la disparition de Henk Rutten (père du guitariste et du batteur) subitement décédé durant l'enregistrement de HOME ou bien l'arrivée du petit "Finn" dans la vie d' Anneke (chanteuse) ou la conjugaison de tout ces évènements -heureux ou tristes- qui auront, chacun à leur manière marqués certains morceaux de ce spleen, de cette tristesse mélancolique ou bien parfois d'un optimisme étonnant ? Rien n'est moins sûr, mais reste que cet album est foulé d'une empreinte très particulière que je vais tenter de transcrire dans la suite de cette chronique.
Quoi qu'il en soit,le renouvellement tant attendu des sonorités a eu lieu et transporte l'auditeur sur les voies d'un changement non pas radical (comme Souvenirs par rapport à If_Then_Else) mais tout en continuité, affirmant et affinant le style de ce groupe
hors-norme, intemporel, nous conduisant à ce trip-rock auto-proclamé lors de la sortie du précedant album.
Faisant fi des conventions et des modes, les gathering nous offrent donc un album tout en finesse dont la densité émotionnelle varie harmonieusement d'une pièce à l'autre.
En intro, Shortest Day, et sa guitare saturée armée d'effets caractéristiques de René Rutten (guitariste), batterie lancinante et voix enchanteresse, tout en mid-tempo, faisant penser à ce que le groupe avait pu nous proposer sur des albums tels que nighttime birds ou bien encore Souvenirs, on n'est pas encore destabilisé, tout les repères habituels sont là... mais il aurait été trop simple de s'arrêter à ce jugement hâtif vu la pléthore de surprises contenues sur la galette.
Transition imperceptible entre l'écho fantomatiques de la voix d'Anneke sur le premier morceau se fondant avec l'intro du second, In Between, au tempo assez rapide, rappelant certains morceaux d'If_Then_Else... Vient ensuite Alone, mélangeant savamment nappes éléctroniques lancinantes et parties de piano classique auxquelles s'ajoutent des riffs de guitares aériens, effleurant avec délicatesse les oreilles de l'auditoire, comme sur le très élégant "Waking Hour".
Le retour aux guitares annoncé n'a donc pas eu lieu comme prévu... néanmoins, les gathering n'en oublient pas moins leurs origines, et certaines parties guitaristiques sont parfois lourdes et saturées, comme dans "A Noise Severe" ou sur l'étonnant "Solace", ce dernier ajoutant une touche expérimentale déconcertante au rêve éveillé dans lequel on s'était tendremment lové depuis le début. De guitares et de rythmes plus tranché, il en est aussi question sur"Your Troubles Are Over" ou sur le titre éponyme. Paradoxalement, ça ne bourrine pas pour autant car le groupe réussi toujours à conserver cette legèreté caractéristique même en évoluant dans une violence contenue et contrôlée.
De legèreté il en est question sur le magnifique "Forgotten", duo splendide entre lignes vocales d'anneke toujours aussi bien trouvées, douces comme jamais, et mélodie de piano renvoyant à "Broken Glass".
Bref, au final, on peut aisément crier au chef-d'oeuvre absolu, car au-delà de la qualité intrasèque de chaque minutes de cet album, The Gathering se fiche des considérations marketing et font évoluer leur musique comme ils l'entendent, au contraire d'autres groupes de doom-métal à chant féminin réputés comme Lacuna Coil, Within Temptation ou bien encore Nightwish, misant malheureusement plus le physique avantageux de leurs chanteuses charismatiques respectives plutôt que sur l'originalité de leurs compositions.
Donc, mélancolique, pessimiste mais aussi parfois très optimiste, faisant chavirer les coeurs vers la zenitude absolue, Home vous plongera dans les recoins les plus intimistes du groupe comme il sera capable de vous renvoyer à votre intimité propre.
S'adressant avant tout aux mélomanes avides de trips-oniriques tant la composition est riche et finement ciselé, Home a tout pour séduire, mais aussi pour surprendre et que ceux qui pensait que les Gathering tomberaient se trompent !
Les gathering ne sont pas de grands musiciens, ils savent tout simplement jouer les bonnes notes, et les faire sonner comme il faut, éliminant le superflu pour sublimer le reste afin d'émouvoir l'auditoire bien que la voix de velour d'Anneke apporte un plus indéniable à l'ensemble, mais en faire l'apologie serait intutile... tellement elle se suffit à elle même...
Comme vous l'aurez compris, je prends un pied incommensurable a chaque fois que je ré-écoute cette merveille et je vous conseille vraiment de l'écouter au moins une fois afin de, vous aussi, réaliser ce fantastique voyage, de vivre ce rêve, et de vous plonger entièrement dans ce qui s'avère être l'un des album les plus abouti du groupe.