Shakira, L'Arena, 26/10/2010
Alicante 1998 et les souvenirs de vacances d'été... Je me rappelle de certaines soirées dans quelques petites paillotes en bord de plage où la musique venait à nos oreilles de façon insouciante. Sourires après plusieurs verres, on se levait alors pour danser ou tenter une danse improvisée sur un certain morceau latino 'Ciega, Sordomuda'...
Shakira, je l'ai connue ainsi... Son quatrième album, 'Donde Estan Los Ladrones', tournait alors en boucle. Dans la tente, dans la voiture, dans les bars... Nous en étions tous fous... Moi le premier ! En 1998, je ne pensais pas alors que cette Shakiki, comme nous l'appelions, deviendrait la star mondialement connue aujourd'hui... Et nous dansions et faisions les fous: 'Si te Vas', 'Ojos Asi'...
Quelques années plus tard, le tube 'Whenever, wherever' et l'album 'Laundry Service'... Forcement, un peu inquiet du succès grandissant en se disant que le monde entier va nous enlever notre petite bombe latine... Ca n'a pas loupé ! Mais entre temps, nos petites amies sont devenues nos femmes, des bambins ont vu le jour, un ami s'en est malheureusement allé...
Les albums suivants, je les ai moyennement aimés mais toujours écoutés à la recherche de... Shakiki ne s'est jamais finalement vraiment évanouie...
En 2010, 'Sale el sol' et je retrouve un peu la Shakira des débuts. Certes, certains morceaux sont taillés dans la pierre brute des tubes faciles mais tout en espagnol. Un album festif une fois de plus qui met du baume du coeur et qui donne à nouveau sourires aux lèvres. J'en attendais pas vraiment plus. Lorsque j'apprends que la belle vient nous rendre visite à Montpellier, je n'hésite pas une seconde et réunis ma famille et mes amis. Après un début d'année difficile, j'ai ce besoin permanent de vivre avec les miens de nouveaux moments forts, de passer de bonnes soirées ensemble, de vivre tout simplement en étant heureux... De voir les miens sourire encore et encore !
Vendredi 26 novembre et l'occasion enfin de découvrir cette fameuse nouvelle salle baptisée l'Arena. Elle en jette réellement plein les yeux ! 12 000 spectateurs dans l'arène... Un DJ d'une certaine radio, partenaire de la tournée, en office de première partie et des images de Shakira vantant les mérites d'une voiture défilant sur écran géant. Impact financier et commercial de la tournée, on subit et on ne peut pas faire vraiment autrement... Je me surprends toutefois en train de bouger ma tête sur certains rythmes tout en discutant avec mes proches. Un des pouvoirs de la musique, même si le genre joué n'est franchement pas votre favori, est qu'il vous transporte toujours vers des émotions aussi diverses que l'indifférence ou l'attention. Sans être vraiment attentif à ce qui se jouait alors, la musique est quand même entrée !! Les sièges se remplissent au fur et à mesure que les minutes avancent. Il règne une bonne ambiance. Même les gars de la sécurité jouent le jeu, n'hésitant pas à prendre en photo les spectateurs qui leur tendent alors leurs appareils !!! Une première !!!
Avec près d'une heure de retard, Shakira entre enfin en scène. J'ai beau cherché dans ma mémoire, je n'ai pas vu plus belle entrée. Drapée tout en rose, elle parcourt un passage dessiné au sein de la foule même, effleurant certaines mains au passage, claquant des bises tout en chantant 'Pienso en ti', une ballade latine presque a capela. L'émotion s'empare de la salle. La star a déjà gagné la partie ! Regards complices avec mes amis et frérot: Qu'est ce qu'elle est belle !!!
Durant deux heures, l'artiste colombienne va jongler entre ses tubes anglais et espagnols. Et toujours cette préférence pour les versions latines... Entourée d'un groupe de musiciens qui ne seront jamais dans l'ombre. Ainsi, une petite séance acoustique sur l'avancée de la scène, un chanteur de hip hop et des danseuses l'accompagnant sur certains titres... Le son est fort, beaucoup plus rock que pop... La scène est immense avec cette grande avancée au sein du public, un écran géant en fond de scène et deux autres en hauteur... Un visage de plâtre sur lequel est projeté également images et lumières. Jeux de neige et jets de confettis... Nous sommes vraiment dans la grande industrie du spectacle vivant et visuel...
Généreuse envers son public, Shakira sait donner de sa personne et de son corps. Changeant régulièrement de tenues, toutes plus belles les unes que les autres et jouant avec les spectateurs. Des roses ainsi lancées durant sa reprise de 'Nothing Else Matters'. Franche rigolade en imaginant les gars de Metallica faire la même chose... Quatre filles choisies dans la foule monteront sur scène et l'artiste de leur donner un cours de danse improvisée... Son corps, justement, offert et dévoilé mais jamais sans sombrer dans le trop vulgaire (contrairement à certains de ses clips un peu trop salace à mon goût...) Je retrouve ainsi la femme sensuelle que j'aime bien... Le public lui offrira en retour une surprise avec ses coeurs et pancartes 'Shakira I Love You' brandis durant 'Underneath Your Clothes'...
Le moment de la soirée me ramène en 1998 et à ces fameuses vacances... 'Ciega, Sordomuda' intervient au milieu du spectacle... Pour ne pas avoir regardé par avance la setlist jouée, j'ai les larmes de bonheur dès les premières notes reconnues !! Je regarde ma femme tout love dans mes bras, ma famille et mes amis... Impossible de décrire cet échange mais tout ce petit monde de danser, d'applaudir... C'est de la vie chaude et bouillante ! J'en veux encore et encore !!!
Les souvenirs me reviendront ainsi en tête tout au long du spectacle...
Qu'on aime ou non, il faut reconnaître un certain talent artistique à la demoiselle... Sa voix, suave et sensuelle... Joli moment aussi lorsqu'elle s'empare d'une guitare acoustique pour jouer 'Inevitable' ou lorsqu'elle pose à ses lèvres un harmonica. Une version flamenco de 'Gypsy' magnifique avec violons et harpes... Et les danses forcement...
Le concert se termine dans la festivité avec ses deux derniers plus grands tubes 'Hips don't lie' et 'Waka Waka' qui fait alors vraiment chavirer la foule, parfois un peu timide. Ce sera là mon seul regret, ces personnes occupées à brandir leurs appareils photos et ne profitant pas vraiment du spectacle. Cette mode de photographier à tout va devient à la longue lassante...
Midi Libre titrait aujourd'hui: 'Des airs qui en font le fantasme des mecs et la meilleure copine des filles'... A en voir les mines réjouies de mes comparses et de ma compagne, je ne peux qu'approuver ces dires ! Gracias Shakiki pour ce voyage dans le temps, ne change pas trop et à la prochaine !
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